1603. EcoGo! - La mobilité électrique partagée de demain

Par Alexandre Simonis
Mobilité

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Points clés du projet :
•       Adresse les problèmes de mobilité (embouteillages, places de parking limitées, pollution)
•       Ne requiert aucun investissement dans de nouvelles infrastructures
•       Réalisable avec une enveloppe budgétaire limitée (estimée à 500.000 €)
•       Retour sur investissement en moins de 3 ans (échéance prévue à fin 2023)
•       Offre compétitive par rapport à la voiture (en général, TCO > 600 €/mois pour une voiture vs. 89 €/mois dans le cas présent)
•       Croissance possible à un plus large public si succès du projet (sur base d’une capacité d’autofinancement)


Pourquoi ce projet ?
Nous sommes tous familiers des problèmes de mobilité en ville, particulièrement dans les centres urbains, que ce soit au niveau des engorgements et des embouteillages, des places de parking limitées, des effets néfastes liés à la pollution des véhicules, etc. Ces problèmes sont inhérents à nos habitudes de déplacement, que ce soit pour des raisons de confort, de facilité, d'autonomie, de rapidité, de protection contre les intempéries, etc., qui prévalent souvent sur le choix d'une mobilité plus efficace dans son ensemble.
A court et moyen termes, il est utopique de croire que l'on pourra changer les mœurs des usagers de façon significative si cela doit se faire au détriment des habitudes et du confort actuels. De même, il n'est pas réaliste d'imaginer des projets nécessitant de lourds investissements de développement ou d'adaptation des infrastructures existantes à court terme, tels que pour les véhicules autonomes.
En réalité, beaucoup de gens n'ont pas besoin d'une voiture, surtout pour se déplacer en ville, néanmoins les vélos et scooters n'apportent pas toujours de solution adéquate quand il s'agit de transporter des charges ou d’emmener un passager.

Comment répondre à ces problèmes ?
Une alternative intéressante et pertinente serait donc de conserver le confort et l'utilité d'une voiture mais à une taille plus modérée. En effet, l’ensemble des problèmes cités en introduction pourraient être adressé en déployant un mode de transport intermédiaire, beaucoup plus léger, moins encombrant et moins polluant qu'une voiture, mais plus pratique, plus robuste et plus sécurisant qu'un vélo ou qu’un scooter.
Ces caractéristiques permettraient d'adresser chacun des points précités: leur petite taille permettrait de fluidifier le trafic en ville, ainsi que de gagner de l’espace en termes de places de parking (par ex. stationnement perpendiculaire à la voie de circulation). De plus ces véhicules seraient tout adaptés à une motorisation électrique vu leur faible consommation énergétique et donc favorables à moins d’émission de particules fines et gaz à effet de serre dans les rues de la ville.
Parmi les premiers usagers et bénéficiaires de ce type de véhicules, on compte des services de taxis, de livraison (par ex. pour la Poste, UberEats  Deliveroo, etc.), et de partage/co-location de véhicules électriques pour les habitants de la ville (par ex. similaire au service Cambio pour voiture, Villo! pour les vélos à Bruxelles, ou Lime pour les trottinettes électriques partagées), dont il est question ici. 

Quelle est la solution ?
Des solutions techniques existent déjà (ex. Toyota i-Road, Peugeot EU-LIVE, Renault EZ-POD, Microlino, Unity One, ...), et les projets urbains allant dans le sens de ce qui exposé précédemment se multiplient, le meilleur exemple étant le Citélib’ à Grenoble, basé sur le Toyota i-Road.
Cependant, toutes ces propositions souffrent du même défaut : elles ne proposent pas de solution satisfaisante pour adresser l’aspect pratique d’un usage urbain.
En effet, ce que recherche l’usager est un service qui lui permet de se déplacer en ville en gardant les mêmes habitudes que lorsqu’il utilise sa propre voiture, sans les inconvénients. Cela signifie qu’il souhaite pouvoir stationner à proximité de son domicile, de son lieu de travail ou de son lieu de destination. Ce que par exemple le service CitéLib’ ne permet pas, car il nécessite de se connecter à des bornes de recharge uniquement disponibles à certains points de la ville (ce qui par ailleurs nécessite un investissement dans des infrastructures adaptées).
De même, les autres projets n’apportent pas de réponse pertinente à la question de la recharge de leurs batteries en ville : ils sont incompatibles d’une recharge facile en centre-ville car il est nécessaire d’avoir accès à un garage équipé pour pouvoir brancher la prise du véhicule sur le secteur domestique, ou d’avoir accès à des bornes de recharge rapide, qui de nouveau ne sont que rarement disponibles à moins d’investir significativement dans leur construction.
Autre point important, la majorité de ces véhicules sont vendus à des prix similaires à ceux d’une voiture classique (prix de départ à 12.000 € pour le Microlino et 15.000 € pour le Unity One pour exemples), avec des performances de vitesse et d’autonomie comparables à celle-ci, et se positionnent donc en substituts à la voiture. Cependant il s’agit là d’une incohérence avec la valeur proposée ; cela alourdit inutilement ces véhicules – au niveau des besoins en batteries ou du renforcement de l’habitacle en prévention d’accident à grande vitesse – et leur fait perdre leurs avantages de moyen de transport alternatif léger, destiné à un parcours urbain et non pas à l’autoroute et aux longues distances.
Néanmoins un aspect est certain, la plupart des habitants du centre ne voudront pas dépenser l’équivalent d’une 2ème voiture uniquement pour leurs trajets urbains. C’est pour cette raison que ces véhicules doivent être mis à disposition de manière partagée ou en co-location, et ce à l’échelle de la ville et avec son soutien, afin qu’ils ne soient pas exclusivement réservés aux plus nantis.

Quelle est la proposition concrète de ce projet ?
C’est ainsi que le projet proposé ici vise à mettre en place un système de partage de véhicules légers et de petite taille – typiquement adaptés à 2 passagers en tandem – via l’intermédiaire d’une application smartphone dédiée à la localisation et à la réservation de ces dit véhicules. Le projet consisterait d’abord à identifier le véhicule le plus adapté pour correspondre à ce service et ensuite mettre en place le système itinérant de remplacement des batteries lorsqu’elles sont déchargées (par exemple par l’intermédiaire d’un fourgon contenant une réserve de batteries chargées et tournant en permanence au centre-ville). Ceci ne nécessite aucun investissement en infrastructure. Le projet serait monté courant 2020 pour une première implémentation d’un service test en 2021, puis une phase de montée en croissance sur 3 ans pour arriver à un service mature fin 2024.

Pour quel prix ?
Une étude financière préliminaire du projet est proposée à titre indicatif en annexe.
Sur base des informations disponibles, un budget global de 500.000 € semble réaliste pour fournir un service à une base de 500 utilisateurs à terme (d’ici fin 2023). Le projet table sur une flotte de 30 véhicules au départ, pour atteindre 60 véhicules à maturité (après 2 ans). Sur base des hypothèses de croissance du service, un forfait mensuel de 89 € permet un retour sur investissement en moins de 3 ans. En supposant que le projet soit un succès, une croissance du service est possible à un plus large public endéans les 3 ans sur base d’une capacité d’autofinancement.

Commentaires
Janina Dymek a écrit :
18/06/2019 13:16

Même si je n'habite pas la ville pour le moment, je trouve ce projet très intéressant car tout le monde ne dispose pas d'une voiture et cela pourrait permettre de limiter la circulation en ville en n'autorisant certaines rues qu'à ce genre de véhicules. Cela permettrait aussi à Liège de se démarquer en innovant avant les autres villes. Cela peut être aussi un attrait "touristique".